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Devoir de mémoire pour aujourd'hui et pour demain
Le cinquantième anniversaire du débarquement de Normandie (6 juin 1944 - 6 juin 1994) est un événement historique majeur. Après avoir vaincu les armées nazies sur le Front de l’Est à Stalingrad le 2 février 1943, l’Armée Rouge déclenche la contre-offensive. C’est un peu plus d’un an après que le deuxième front est ouvert avec le débarquement du 6 juin 44. La jonction se faisant quelques mois après en Allemagne même. Si les opérations militaires menées sur les différents fronts sont gigantesques, elles ne doivent pas faire oublier le rôle déterminant des Résistances et en particulier de la Résistance Française. C’est le Général Eisenhower lui-même qui comparait l’efficacité de la Résistance à 15 divisions !
N’oublions pas le rôle qu’a joué le peuple de notre pays pour retrouver son indépendance.
N’oublions pas, défendons et développons les droits démocratiques et sociaux contenus dans le programme du Conseil National de la Résistance.
N’oublions pas le rôle du Parti Communiste Français dans la libération de la France
Le Parti Communiste Français s’emploie partout en France à garder vivante la mémoire en participant et/ou en organisant des cérémonies, des rencontres/témoignages, en publiant un numéro spécial de “l’Humanité-Dimanche”, une affiche nationale... Dans le Var, aura lieu une rencontre-témoignage avec d’anciens Résistants et les nouvelles générations.
Section de La Seyne du Parti Communiste Français - 1994 1944-1994 - Résistance Devoir de mémoire pour aujourd'hui et pour demain
De
la Résistance à la reconstruction
Secrétaire de la Section de La Seyne - Saint-Mandrier
du Parti Communiste Français
Il existe
un devoir de mémoire, déclarait dans “l’Humanité” Elie Wiesel, “pour
les enfants qui vont hériter de ce que nous avons pour le prochain siècle”.
La barbarie nazie, ajoutait-il, “c’est la ligne de partage de ce siècle,
le point de référence. Il y a eu l’avant, il y a eu l’après”. Le cinquantenaire
de ce printemps 45, qui vit la bête immonde rendre gorge, et qui révéla
à l’humanité l’immensité des horreurs que l’idéologie fasciste avait engendrée,
est une occasion unique -et la dernière- permettant aux survivants des
camps, aux combattants de la liberté, aux vétérans des armées victorieuses
de léguer leur témoignage aux générations futures. Non pour ressasser
vainement haines et douleurs mais pour que le racisme, l’intolérance,
le mépris de l’autre et de la démocratie ne puissent plus prendre le dessus
et répandre le malheur. Encore faut-il être clair sur le passé. Déjà,
lors des cérémonies du débarquement de Normandie, le refus d’inviter des
délégations de l’ex-URSS avait quelque peu terni l’hommage officiel. Le 14 juillet
94, le défilé de troupes allemandes sur les Champs-Élysées un mois avant
l’anniversaire de la libération de Paris était d’autant plus scandaleux
que le gouvernement français, cédant aux exigences du chancelier Khol,
renonçait à inviter les antifascistes allemands qui avaient participé
à la Résistance en France. Les communistes
Seynois ont à cette occasion distribué un tract condamnant ce défilé,
véritable insulte à la mémoire des victimes. Ce devoir
de mémoire face à toutes ces “révisions de l’Histoire” nous a renforcé
dans la conviction que le cinquantième anniversaire de la Libération de
la France devait être l’occasion de rappeler clairement le rôle joué par
le peuple, la classe ouvrière et le Parti Communiste Français pour vaincre
le nazisme et reconstruire une France plus juste. L’édition,
en août 94, de notre brochure “RESISTANCE, devoir de mémoire pour aujourd’hui
et demain” a connu un réel succès et la participation de quelques
deux cents personnes qui assistaient à sa présentation le confirment. Aujourd’hui,
on apprend que la capitulation sans conditions du IIIème Reich
serait rebaptisée “cessation des combats en Europe” ! Sans doute
pour ne point blesser la susceptibilité de Helmut Khol qui fleurit les
tombes des SS à Bitburg. Voilà qu’avec les abandons de souveraineté, et
la suprématie de la Bundesbank, Maastricht voudrait imposer la révision
de l’Histoire. Les Communistes,
comme la plupart des associations d’anciens combattants, y sont opposés
et sont choqués de cette décision prise sans consultation des élus du
peuple. Cette année,
cinquante ans après la capitulation sans conditions de l’Allemagne nazie
devant les armées alliées, notre Parti participe, comme chaque année bien
sûr, à toutes les cérémonies officielles. Mais nous
tenons à marquer cet événement par une série d’initiatives. En premier
lieu, nous avons pensé utile de reproduire le programme du Conseil National
de la Résistance élaboré en pleine lutte contre l’occupant nazi. C’est
une grande leçon que nous tirons de cette période : dans les luttes, résister,
dire “non”, c’est déjà construire. Deuxièmement,
nous avons préparé une exposition montrant la continuité entre la lutte
de la Résistance et les grandes conquêtes sociales de la Libération avec
bien sûr la part prise par notre Parti, ses militants, ses élus... et
ses Ministres. Troisièmement,
nous avons demandé à des acteurs de l’époque de nous raconter, pour aujourd’hui
et demain, leur activité au service de la reconstruction de La Seyne ou
de Toulon. Les jeunes
générations savent-elles que le Parti Communiste Français, nommé parti
des fusillés après la guerre, au regard de ses militants tombés au combat,
a appelé ses militants à “retrousser les manches” selon la formule
de Maurice Thorez pour reconstruire le pays en relançant la production
? De même
pour les logements ou les structures collectives, les militants ont participé
aux “samedis communistes” au cours desquels ils travaillaient
bénévolement, avec le seul objectif d’aider notre peuple à reconstruire
une France plus juste, plus humaine, plus solidaire et ici, une ville
de La Seyne sinistrée à 60%. Les Municipalités à direction communiste
ont poursuivi cette œuvre pendant trente sept ans. Le chantier
naval que les bombes n’avaient pas réussi à détruire l’a été par les politiques
de droite menées ces dernières années avec comme critères la recherche
du profit maximum et la soumission aux décisions conformes -avant l’heure
!- au traité de Maastricht.
Ce salut à la mémoire de nos anciens est tout autant tourné vers l’avenir. Notre Ville
vient de subir plus de dix ans la casse organisée par la droite locale,
départementale, régionale et nationale. Toute proportion
gardée, bien sûr, les communistes ont aidé les Seynois à résister à ces
mauvais coups. Et dans les luttes de résistance, des propositions alternatives
à cette politique sont nées et se sont enrichies. Certaines sont même
devenues si fortes qu’elles en sont devenues “évidentes”.
Par exemple, nous avons empêché que la spéculation immobilière envahisse
le site des chantiers afin de ne pas compromettre son indispensable réindustrialisation.
Nous avons fait grandir l’idée que scolariser les enfants à deux ans en
maternelle, ça leur permettait de mieux réussir à l’École et donc, avec
la lutte des parents d’élèves et des enseignants, nous avons imposé l’ouverture
de plusieurs classes et notamment dans la ZUP.
De la même manière nous avons gagné la gratuité scolaire pour 2600 enfants
des cités les plus en difficulté.
Et, avec les usagers et les employés municipaux, nous avons empêché la
privatisation des cantines scolaires.
Et dernièrement encore, la lutte des élèves,
de leurs parents de leurs enseignants de Langevin a permis d’imposer
la reconstruction du Lycée Technique sur son site.
Et de même, la reconstruction indispensable du collège Wallon dans la
ZUP doit se faire dans de bonnes conditions et donc pas au Floréal où
le terrain “visé” est prévu pour les écoles maternelle et élémentaire.
Mais la
liste des luttes serait trop longue. Aujourd’hui,
grâce à elles, il existe une réelle perspective de chasser la droite et
l’extrême-droite de la Mairie pour que La Seyne redevienne une cité où
il fera de nouveau bon vivre. Et pour
finir par ce parallèle, que les résistants -ceux qui ont lutté, ensemble-
ne soient pas spectateurs des batailles à venir. Qu’ils mettent leurs
idées, leurs propositions, leurs luttes dans la construction de La Seyne
de demain et personne, non personne, ne pourra les en déposséder. C’est l’engagement des communistes Seynois. La
Seyne - 1994
Il
reste seulement quelques brochures. Vous pouvez nous en demander au 94.94.68.42
ou au 8 rue Lagane, 83500 LA SEYNE.
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